Residencia creativa

Guilherme Ferreira

Lunes
30
Junio
2025
-
Viernes
22
Agosto
2025

Guilherme Ferreira sera accueilli à Intermondes pour une résidence de création au cours de l’été 2025 pour son projet d'exposition Pororoca Sans Pardon.

Pororoca Sans Pardon s'intéresse au phénomène naturel du mascaret (nom français équivalent à pororoca en portugais-brésilien). Il s'agit des vagues énormes et agitées provoquées par la rencontre entre les eaux douces du fleuve et l'océan, qui modifient abruptement le paysage en envahissant les berges et emportant avec elles tout ce qui se trouve sur son passage: la terre, les feuilles, les branches. La pororoca se manifeste d'abord par un grondement lointain — à l'origine de son nom en tupi, tronc linguistique regroupant plusieurs langues indigènes d'Amérique du Sud —, puis transforme soudainement ce qui semblait jusqu'alors immuable. Ces vagues troubles et boueuses sont chaotiques et orageuses. Ce phénomène est particulièrement connu au Brésil à l'embouchure du fleuve Amazone, tandis qu'en France les mascarets les plus connus se trouvent en Nouvelle-Aquitaine, notamment dans la ville de Saint-Pardon.

Pour ce projet, l'artiste envisage d'explorer les sens et les imaginaires politiques, sociaux et écologiques que ce phénomène peut nous évoquer au travers des peintures et objets en rapport avec l'architecture du centre Intermondes.

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Né à São Caetano do Sul au Brésil en 1995, Guilherme Ferreira vit et travaille à Paris. Il est diplômé d’une Licence en Arts Visuels à l’École des Communications et des Arts de l’Université de São Paulo comprenant un échange académique à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux (en 2020). Il réalise des dessins, des peintures et des installations de graphite sur papier, qui évoquent des éléments industriels et architecturaux tels que des façades de bâtiments, ornements et garde-corps. Des formes qui médiatisent les connexions entre l’espace intérieur et extérieur, comme une « peau », qui nous permettent de voir ce qui se trouve à la surface et, au contraire, semblent cacher ou empêcher une vision complète de ce qui est dedans. Sa pratique artistique récente s'articule autour du papier - des feuilles A4 remplies une à une avec de la mine de plomb, puis regroupées pour former des installations. Il explore les relations entre la surface en deux et trois dimensions, comme une sorte de relief. Ces travaux sont éphémères, en raison de la fragilité du papier et du caractère in situ. Guilherme Ferreira interroge également, à travers des livrets, le lien entre le travail plastique et l’écriture fictionnelle, en étudiant les points de convergence entre l'écriture et les photographies des travaux d'installation dans une approche quasi documentaire.

En 2023, le jeune artiste brésilien remporte le second Prix du concours d’affiches organisé par Intermondes à l’occasion des 20 ans du centre et qui offre une résidence de plusieurs semaines à La Rochelle. La même année, Guilherme Ferreira obtient également la Bourse Reynal lui permettant de réaliser en 2024 l'exposition "Casca Grossa et Bochecha Inchada" à Bordeaux. Depuis septembre 2024, Guilherme Ferreira a intégré l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il y mène une recherche autour du leurre – un artifice destiné à attirer l'attention et à tromper – et j'analyse son rapport avec certaines œuvres d'art. Le terme leurre évoque les notions de piège, de dissimulation et de capture, où l'apparence initiale de l'objet vise à masquer un objectif caché.