No Code

Dans le cadre du Philippines Art Residency Program de 2024, PieR Gajewski, dessinateur français, a été accueilli en résidence à Manille durant deux mois à l'automne 2024. Ce séjour a donné lieu à une exposition intitulée "No Code" présentée à la Galerie Altro Mondo (Manille) du 12 au 31 octobre 2024 qu'Intermondes accueille à son tour du 20 janvier au 14 février 2025. À Manille, PieR Gajewski a développé une démarche artistique introspective et émotionnelle, axée sur la connexion à l'environnement immédiat. En dessinant les rues et les scènes qui se présentent devant lui, il explore non seulement le lieu où il se trouve mais aussi son propre ressenti, définissant ainsi son identité au fil du temps. Ses choix de sujets évoquent ses sentiments, et son style graphique incarne ses émotions du moment. Plutôt que de rechercher des lieux touristiques ou esthétiquement remarquables, il convient à ses impressions, les traduisant en images qui capturent l'essence de son expérience personnelle. Arrivé à Manille en septembre 2024, il a entamé son exploration artistique en marchant et en dessinant dès le lendemain, avec pour objectif de créer une exposition en seulement un mois. Dans cette version de "No Code", PieR Gajewski présente : - Une vidéo : Il s'agit d'un dessin depuis le balcon de l'artiste. Cette œuvre est une sorte de symbole de son travail. "Mes dessins ne sont ni droits ni parfaits et c’est justement ce que je recherche. J’aime simplement regarder ce qui est devant moi et le dessiner. Pas de composition de page, pas de croquis. Juste du pur dessin. [...] Les autres détails n’ont pas vraiment d’importance. Seuls le geste et les lignes le sont." - "A day in a life" : Durant 24 jours, PieR Gajewski a réalisé une série d'images carrées de 25 cm, inspirées par ses ressentis des lieux traversés à Metro Manila. Construite comme une « promenade » de 24 heures, "A day in a life" illustre l'exploration personnelle de Manille par l'artiste s'inspirant des environnements sociaux et culturels contrastés de la ville. Cette œuvre convient à une structure narrative qui recrée une échelle sociale, partant des quartiers pauvres pour évoluer vers les quartiers plus aisés. Les quartiers pauvres sont représentés avec des fines lignes noires détaillées, reflétant leur complexité et l'ingéniosité des habitants. Chaque détail a une signification, traduisant une vie où tout est optimisé pour pallier le manque de ressources. Ces zones vibrantes et pleines d'humanité ont captivé le regard de l'artiste, qui a cherché à en restituer la richesse visuelle. À l'opposé, les quartiers riches sont illustrés à l'aquarelle, avec des formes géométriques simples et une vision globale de l'architecture. Ces lieux, bien que modernes et agréables à parcourir, lui inspirent une impression de froideur et de superficialité, où la culture philippine s'efface au profit d'un modernisme universel. À travers cette traversée graphique, l'artiste interroge la manière dont on perçoit et s'habitue à l'environnement. Dans un lieu nouveau, le regard capte d'abord les différences, mais finit par s'attacher à l'essentiel, laissant les détails disparaître. En réalisant ces dessins, il incite à rester attentif à ce qui nous entoure, affirmant que l'observation du monde est une clé pour mieux comprendre et s'ouvrir à l'autre. - "Diary" : Sorte de "journal graphique" composé d'instantanés réalisés rapidement, comme un exutoire.